André est parti, parti serein, après une vie si remplie, tant d’années, d’épreuves et de bonheurs, Nous sommes fiers de l’avoir connu, d’avoir partagé avec lui, d’avoir appris de lui. Avec ses qualités et ses défauts, sa foi en l’autre, son empathie qui souvent le laissait sans voix. Sa voix qu’il a perdue il y a quinze ans, me disant qu’il n’en avait plus pour longtemps… Je lui avait dit à l’époque « Non, cela ne va pas être possible, débrouille toi ». Et il s’est débrouillé pour rester avec nous 88 ans, lui à qui on avait dit à 20 ans « vous êtes mort ».
Et il est resté, au delà des alertes, au delà de cet avis de gros temps qui s’est abattu sur sa santé fin 2016. Il a encore surpris son monde, et lui-même, à se remettre, rentrer chez lui, reprendre le vélo d’appartement et toutes ses activités, nous remercier d’avoir été là, d’être là… Fin 2018, l’essoufflement est revenu, il ne pensait pas passer Noel, et se mis à distribuer les cadeaux en avance… Encore une fois, la forme est revenue, le temps d’organiser des déjeuners, de se rassurer…
D’un coup, cette dernière glissade, de se traiter « d’emmerdeur » mais d’apprécier d’être entouré, de lire ses journaux, de parler encore de son testament puis « ah c’est pas pour cette fois ? », de plaisanter avec les infirmiers et les médecins… « C’est pas la peine que tu viennes demain, Noel et Mado seront là, repose toi » et moi, mais bien sûr que je viens, tous les jours… Et cet appel le lendemain matin.
Il n’a pas souffert, et son départ est soudain mais parfait. Du grand André Duflos.
Vous avez été tous là, à répondre présent pour ce dernier rendez-vous,
Partager notre peine à tous, notre perte de cet homme si humain.
Être ensemble pour cette journée ensoleillée, rassemblés autour de lui et d’un bouquet de fleurs des champs, pour que ce moment terrible soit un moment de douceur et de partage. Même si il disait ne vouloir ni discours ni d’hommage, je sais qu’il a souri de nous voir affronter ces machines infernales liguées contre nous pour nous empêcher d’écouter les morceaux de musique qu’il avait pourtant choisi !
Vous pouvez donc les retrouver ici accompagnés du diaporama.
Il nous manque tellement, le généreux, cultivé, discret, toujours présent, rempli d’humour… Quand nous voulions payer le restau, et qu’il nous arrachait la carte de bleue des mains, avec un petit sourire satisfait quand la serveuse lui donnait raison. Les seuls moments où il se fâchait vraiment, quand je voulais porter les bagages mais que « ca l’équilibrait ».
Toutes ces moments partagés, dont vos témoignages sont si précieux aujourd’hui. Pour qu’il continue à vivre dans nos coeurs et nos mémoires.
Essayer de surmonter la peine de la disparition en chérissant cette chance de l’avoir connu.
Nous irons bientôt déposer sa plaque à Marlstein, sur ce chemin que lui et nous avons si souvent emprunté… et aujourd’hui, ici et là-bas, il saura trouver la paix dans ces montagnes tant aimées, j’en suis sûre…