Le spleen n’est plus à la mode

Aujourd’hui, nous sommes chez la famille Neurauter pour poser la plaque du cercueil de mon père dans leur chapelle, à Marlstein, lieu si important pour André. C’est une démarche symbolique pour honorer sa mémoire, lui qui a passé près de 500 jours ici depuis les années 90. Je ne sais pas encore trop quoi en penser… J’ai envie parfois de l’appeler pour lui raconter à quel point Armin et Sabrina ont fait du super boulot avec les nouveaux bâtiments, en alliant le neuf et l’ancien merveilleusement. Que maintenant chaque bâtiment (ou presque) a un ascenseur ! ça aurait été peut-être trop pour André ? Ça faisait surement partie du charme de l’endroit de voir Armin le sportif monter quatre à quatre les escaliers avec ses bagages horriblement lourds ?

Hier j’ai participé à la randonnée avec Gébart et une quinzaine d’hôtes. Le vent fou était avec nous (cf. foehn), le ciel bleu aussi avec quelques gouttes de pluie dont on ne repère pas le nuage originel, j’aurai voulu lui dire, ma joie d’être là, grâce à lui.

Je reprends donc la plume, nocturne ou très matinale (La Plume Nocturne ne sera pas jalouse, j’espère !) pour partager quelques réflexions des dernières semaines : l’angoisse n’est plus à la mode, je vous le dis, place à la volonté et à l’amour !

J’ai participé le jeudi 6 juin au Maif Social Club à la conférence « Sens du travail, bonheur et motivation ». Et si la philosophie était la clé du bonheur ? Retrouvez ci-dessous ce temps d’échanges avec André Comte-Sponville sur le sens du travail dans nos vies…
Spoiler : il n’est pas là pour faire évoluer le monde, plutôt pour partager sa vision et être personnellement heureux de ne plus avoir à enseigner… Chacun son truc 😀
Il n’en reste pas moins qu’une piste très intéressante apparaît : si lui ne peut rien y faire, il nous éclaire quand même sur le mécanisme Désir – Espoir / Volonté / Amour… Là où nos espoirs ont été déçus, blessés, là où pour nous protéger nous avons été infantilisés… Le philosophe conclut par ces mots (ou presque) : face à ces maux, allez voir l’économiste ou le politicien…

Ça tombe bien, vu que j’ai été conviée au Premier Grand Rendez-vous de la Commission des Finances dès le lendemain matin !
Me voici donc le vendredi 7 juin à 9h à l’Assemblée Nationale pour sonder le « Coeur de l’économie » et voir ce qu’ils ont à dire sur les « Mobilités sociales et inégalités territoriales » 😉
Spoiler : Ils ont bien constatés que l’ascenseur social est en panne depuis longtemps et que les classes moyennes sont sous pression. Pour le coup, c’est plus long et moins drôle que la veille mais très intéressant (faut dire qu’on a des pointures, entre un prix Nobel d’économie et de multiples grands penseurs & chercheurs…).
Je suis sûre que mon père aurait été fier d’eux, de leur démarche et de leur constat, par exemple la nécessité de décentraliser les problématiques d’éducation, de lutter contre l’uniformisation des réponses… Cette fois je n’ai pas eu l’occasion de poser la question mais c’était quand même l’occasion idéale pour arboré mon superbe t-shirt « Je ne suis rien, je ne lâche rien »… 😀
Mais bon eux aussi ne trouvent pas de levier pour faire évoluer le monde, ils n’ont pas conscience de ce qui bloque avec ces gens qu’ils veulent aider ?! Eux économistes, chercheurs ou politiques… J’entends presque « face à ces maux, allez voir le philosophe ou le sociologue »…

En conclusion, car le soleil se lève et que la montagne m’appelle, je vous laisse avec l’hymne de Spinoza, à mon humble avis :-p