Ça fait quelques jours que je ne vous ai pas écrit, j’en suis désolée, mais il faut dire que les hasards et coïncidences s’enchainent si vite que je suis bien occupée… Par exemple, je viens de prendre des billets d’avion pour la Martinique, car « En mai, fais ce qu’il te plait » et l’occasion fait le larron donc, grâce à Myriam, je me décide à partir avec elle visiter notre pote expatrié. Grâce à elle et le destin, le hasard ou les coïncidences… Je me suis décidée à prendre les billets ce matin, après avoir ouvert les yeux d’un coup, tranquille dans le noir et regardé mon téléphone : 04h44. C’est un signe non ? 😉
Et là, j’écris le titre cet article, je vérifie l’orthographe de coïncidences, je tombe sur le titre du film de Lelouch, je prends mes billets, je reviens sur mon billet d’humeur, je cale, je reviens sur la page Google, je me dis « tiens, je ne suis pas sûre d’avoir vu ce film en fait », je scroll et là… « Myriam est une danseuse étoile. Une star du ballet qui sillonne le monde, enchaînant les […] » Coïncidences ?
Mon frère est médium, peut-être, peut-être pas, en tout cas ça le fait rire, c’est déjà ça.
Il dit « c’est de l’intuition, de l’observation » ou juste du bon sens. Mais bon sang (ne saurait mentir), quelle est donc la limite entre intuition et divination ? Notre père me disait de ne pas confondre miracle et phénomène inexpliqué, il m’a appris tant de choses… Aujourd’hui, les signes s’enchaînent, j’ai mis ça sur le compte de l’hyper vigilance, de la chance, se réconforter en se disant qu’André Duflos reste ma bonne étoile. Mais expliquez-moi, s’il vous plait, pourquoi j’ouvre les yeux régulièrement à 4h44, dont ce matin ? Expliquez-moi pourquoi le hasard fait que souvent j’envoie un signe, au bon moment, à la bonne personne ?
Peut-être bien sûr qu’il ne faut pas chercher à comprendre ou à expliquer, mais cela m’interroge quand même. Est-ce que nous restons souvent sourds aux signes, dans une société déconnectée de la nature, du bon sens, des intuitions ? Qu’en est-il des sorcières, guérisseuses, rebouteux, sourciers, magnétiseurs, hypnotiseurs, soit considérés comme charlatans, soit doux illuminés, pratiques quand « ça marche » que cela vienne de l’un ou de l’autre. La voix de mon père qui murmure à mon oreille « effet placebo », « auto-suggestion »… Cette voix aujourd’hui me dit quoi ? si c’était vrai tout ça ?
Es-tu encore là, à veiller sur moi, à m’envoyer des signes gros comme des panneaux publicitaires, et à sourire de tes espiègleries ? J’espère juste que tu es heureux et serein, cela me peinerai que tu essayes de communiquer sans que j’entende, et que tu t’agaces de ne pouvoir communiquer plus directement. En même temps ma surdité au monde parallèle (coexistence) serait un peu de ton fait, donc désolée mais pas désolée ! Ecriture automatique, rêve, prémonition, est-ce qu’il y a tout un monde d’esprits qui nous entoure, ou est-ce une des caractéristique de l’humain, de s’inventer des histoires pour se rassurer, se réconforter, oui se renforcer. Mais dans ce cas, les animaux qui fuient le danger avant qu’il soit perceptible, ils s’inventent des histoires eux aussi ? C’est une invitation à ressentir autre chose, à vivre autrement. Quitte à être brulée sur la place publique ? Bref on ne brûle plus les sorcières mais on les relèguent au folklore. Bien rangées dans des cases.
La grand-mère de mon père guérissait les abcès du sein, on venait la voir de toute la normandie, mais quand elle a voulu transmettre ses recettes à sa fille, celle-ci qu’a pas voulu apprendre, quelles herbes récolter à la lueur de la lune, dans le cimetière, très peu pour elle, merci. La Marie, la Mémé, avec son caractère bien trempé, qui aidait les gens très souvent, mais qui exigeait trop en retour ? Sans le vouloir, vraiment, exigeait de se prendre en main ? Le souvenir me revient d’avoir pleuré, tourmentée, auprès de mon père, l’angoisse d’être comme elle ?! Je veux aider mais j’impose trop ? Bizarre, bizarre…
Quand j’étais petite, la moindre fièvre me provoquait des sensations très perturbantes, les draps semblaient devenir rigides sous mes mains, et maintenant que j’y pense, j’avais la sensation que le monde entier se contractait autour de mes mains. Je disais à mon père « ça recommence, le truc avec mes mains », et il les prenait entre les siennes pour me rassurer et faire passer cette sensation… Aujourd’hui, il n’est plus là, et mes mains me jouent des tours, elles chauffent. Il n’est plus là pour y trouver une explication scientifique, cohérente… J’essaye alors de ne pas m’enflammer, d’en parler posément à mon médecin, quitte à passer pour maniaco-dépressive, bipolaire, ours polaire.
Je parle aux animaux, pas sûr qu’ils me comprennent, mais certains ont un regard si profond, que je leur doit bien ça, d’essayer… Pour moi, Cracou reste là, car oui c’est un animal grégaire, imprégné, mais aussi parce que nous lui avons laissé le choix, et que je lui ai dit « tu es libre, quand tu voudras partir, va tapoter à la fenêtre comme Piou Piou la petite mésange bleue, et tu pourras partir si tu le veux. » Nous ne sommes que des animaux, des êtres vivants et sensibles. Il faut les respecter et nous respecter. Notre savoir, notre culture ne nous rendra pas immortels et supérieur à cette condition.
Le soleil se lève doucement et je m’aperçois que je n’ai pas raconté, listé, toutes ces coïncidences qui s’enchaînent telles des perles… Peut-être parce que ce matin, je n’ai pas très envie de me positionner en observateur scientifique des événements mais tout simplement les vivre et d’en profiter… Force et courage, les oiseaux chantent et tout va bien se passer 🙂